Edward Sheriff Curtis, collection photographique du Musée du Nouveau Monde de La Rochelle

Côte Nord-Ouest

La côte Nord-Ouest est une région étroite au climat tempéré et extrêmement humide traversée de grands fleuves. Elle englobe également la côte de l'actuelle Colombie-Britannique (Canada). Les rivages marins, boisés, sont découpés et abritent de nombreuses îles et criques. Le gibier y est abondant et la richesse des eaux est encore plus grande.
Les tribus qui la peuplent étaient nombreuses, installées sur des territoires de faible superficie et sédentaires. Dans le nord, vivaient les Tlingits et les Haïdas, plus au sud les Kwakiutls et les Nootkas et enfin les tribus salishans (Quinault, Skokomish, Cowichan…).
Leur subsistance reposait essentiellement sur le saumon pêché au harpon ou au filet ou piégé dans des barrages. Il était mangé frais, séché ou fumé pour l’hiver et complété par la chasse et la pêche des produits de la mer tels que le hareng, le flétan, la morue ainsi que la baleine. Le ramassage des coquillages, des algues, la cueillette des fruits, des baies et des racines comestibles diversifiaient le régime alimentaire.
Les canoës, qui servaient aux déplacements et à la pêche, étaient réalisés en écorce de cèdre ou en bois monoxyle. Ils pouvaient mesurer de 5 à 18 mètres de long. La proue très saillante permettait d’affronter des eaux tumultueuses.
L’habitat variait selon les différents groupes. Il était généralement de bois avec un foyer creusé au centre, de grandes dimensions et pouvait abriter plusieurs familles. L’habitat d’été était fait de nattes de joncs ramassés au bord des rivières sur une armature de piquets.
La tenue estivale était succincte, réduite à une jupe de fibres pour les femmes. Les éléments essentiels sont en toute saison un chapeau à bords en racine d’épicéa et un manteau en écorce de cèdre pour se protéger de la pluie et doublé de fourrures contre le froid. Pour se protéger la peau, on s’enduisait aussi de graisse d’ours.
Dans ces régions, l’art héraldique est très intimement mêlé à la vie quotidienne et les questions d’ascendance sont primordiales, associées à des créatures puissantes telles que l’ours, le corbeau, la baleine.
Les photos prises par Curtis illustrent les portfolios des volumes IX et XI publiés respectivement en 1913 et en 1916.