Nez Percé

Les Nez-Percés ou « Nimíipuu » – le Peuple – dans leur langue, occupaient un territoire d'environ 69 000 km² sur les plateaux du Nord-Ouest, entre les Bitterroot Mountains à l’est et les Blue Mountains à l'ouest, une zone englobant les bassins de la rivière Clearwater et de la Snake River, à cheval sur les États actuels de Washington, Oregon, Idaho et Montana. Ils parlaient une langue de type pénutien ou sahaptin des tribus de l'Ouest des États-Unis et du Canada considérée comme l'une des plus anciennes d'Amérique du Nord.
Le nom de « Nez-percé » fut donné par les pionniers français après avoir remarqué que certains individus portaient des morceaux de coquillage fixés sur une narine.
Cette tribu est célèbre grâce à l'élevage et la sélection du cheval appaloosa, originaire de la Palouse River.
Peuple pacifique, les Nez-Percés sont les alliés de nombreuses tribus : les Cayuses, les Walla-Wallas, les Umatillas, les Yakimas, les Spokans, les Cœurs d'Alènes, les Flathead, les Kutenais, les Pend d'Oreilles. Des tribus leurs sont néanmoins hostiles : les Shoshones au sud et surtout les Blackfeet au nord-est.
Les Nez-Percés mènent une vie semi-nomade dans un environnement favorable, riche en ressources. Chasseurs-cueilleurs et surtout pêcheurs de saumon, les Nez-Percés n'ont pas eu besoin de recourir à l'agriculture.
Si les habitations traditionnelles sont faites d'abris de végétaux tressés de forme conique lors des camps d'été et de grandes huttes semi-enterrées recouvertes de terre pour l'hiver, le tipi s'impose rapidement pour les camps d'été au fur et à mesure, cheval aidant, que les Nez-Percés adoptent le mode de vie des tribus des Grandes Plaines.
D'abord bien accueillis par les Nez-Percés qui développent des échanges commerciaux, les Blancs deviennent une réelle menace avec l'ouverture de la piste de l'Oregon en 1840. Avec les nombreux pionniers qui déferlent, perturbant les chasses, ce sont les épidémies de variole et de rougeole qui déciment la tribu. Un sentiment anti-blanc se répand. Néanmoins, ils acceptent et signent le traité de Walla-Walla en 1855, réduisant et délimitant leur territoire contre des promesses de paix et d’indépendance. Mais cinq ans plus tard, les pionniers blancs pénètrent sur leur terre en complète violation du traité. Au printemps 1877, la plupart des Nez-Percés exécutent à contrecœur l'ordre gouvernemental de rejoindre la réserve de Lapwaï dans l'Idaho. Le Chef Joseph et neuf cents Nez-Percés refusent et entament « la Longue Marche des Nez-Percés » pour rejoindre le Canada. La grande majorité des survivants de cet exode sera finalement stoppée le 5 octobre 1877 par l'armée américaine.
En 1893, sous l'autorité des Blancs, les terres tribales sont « partagées » et le « surplus » est vendu aux pionniers. Les Nez-Percés sont contraints d'abandonner leur mode de vie semi-nomade au profit de l'agriculture et de l'élevage. Les chevaux appaloosas sont quasiment au bord de l'extinction. Face à la misère et au découragement, de nombreux Indiens vendent leurs terrains, tant et si bien, qu'en 1923, leur territoire est encore réduit de moitié.
En 1997, les Nez-Percés ont pu racheter une grande partie de la vallée de la Wallowa, le cœur de leur territoire d'origine.
Aujourd'hui, les Nez-Percés, divisés entre chrétiens et traditionalistes, ont su maintenir l'élevage menacé des appaloosas. Ils se rassemblent tous les ans en pow wow, cérémonies, jeux traditionnels et autres célébrations.

Aire culturelle : Plateau