Haïda

Les Haïdas forment la tribu la plus septentrionale des Indiens présentés ici. Leurs territoires s’étendaient des îles de la Reine Charlotte jusqu’aux limites sud de l’actuel Alaska. Leur langue est un isolat linguistique.
Comme leurs voisins Nootkas, les Haïdas se sont organisés en une société hiérarchisée de pêcheurs – de saumon notamment – vivant en villages côtiers constitués de maisons de cèdre. Ces villages pouvaient être fortifiés de palissades et de plateformes défensives.
Ils sont célèbres pour leur pratique de la sculpture sur bois permettant la fabrication de longs canoës monoxyles, pouvant accueillir jusqu’à soixante rameurs, utilisés pour chasser la baleine. De leur côté, les femmes complétaient l’alimentation par la cueillette de baies sauvages et la pêche aux coquillages.
Chez les Haïdas, la sculpture s’exprimait également dans la réalisation de totems. Le mât totémique est un phénomène relativement récent qui a pris son origine dans les poutres et poteaux qui ornaient à l’origine les maisons. Il affiche les emblèmes et la position sociale du propriétaire et de sa famille.
Les Haïdas étaient des marins émérites aux penchants guerriers pratiquant l’esclavage. Néanmoins, les échanges commerciaux avec les autres tribus, puis avec les Blancs, étaient courants.
Les Haïdas vivaient dans une société d’abondance. Aussi ils avaient fondé leurs relations sociales sur la notion de richesse. Mais il s’agissait d’une richesse destinée avant tout à être distribuée. C’était la cérémonie du potlach durant laquelle une famille offrait aux membres de la tribu les biens accumulés depuis des mois ou des années. La considération et la noblesse venaient de l’abondance et la qualité du potlach, une cérémonie interdite par les autorités canadiennes entre 1884 et 1951.
À leur mort, les chefs haïdas étaient placés dans une niche sépulcrale creusée au sommet d’un assemblage de poutres.
Les premiers contacts avec les Occidentaux eurent lieu à la fin du XVIIIe siècle, d’abord avec les Espagnols puis avec les Anglais. Ce sont ces derniers qui introduisirent la variole responsable à l’époque de la disparition de 90 % de la tribu.
Aujourd’hui, les Haïdas forment une Nation de près de 2 000 individus installés dans les îles de la Reine-Charlotte où ils développent la pisciculture à des fins économiques. Certains Haïdas ont remis à l’honneur l’artisanat traditionnel, la vannerie et la sculpture. L’artiste haïda Bill Reid est particulièrement connu pour ses sculptures empruntant aux formes totémiques.

Aire culturelle : Côte Nord-Ouest