La fonte

 
 
 
 
 
 
Ouvrier occupé à couler le métal Ouvrier occupé à couler le métal Ouvrier occupé à couler le métal Représentation d’un ouvrier occupé à couler le métal dans la lingotière
Détail d’une gravure d’après l’Encyclopédie…, Diderot et d’Alembert, 1751-1780, vol.7, pl. I, Orfèvre Grossier ouvrages.
Fiche de ce document
 
Broche cœur vendéen Broche cœur vendéen Broche cœur vendéen Argent moulé et gravé, h. 7 x l. 4,2, poinçons : Minerve, 2e titre argent, département, et poinçon du maître orfèvre : Pierre-Félix Charrier, Niort, XIXe siècle,
inv. 998.39.187, Niort, musée Bernard d’Agesci.
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Considérée comme l'une des techniques les plus anciennes, dont les origines remontent vers 3500 avant J.-C., la fonte est la technique la plus courante pour la fabrication des bijoux traditionnels.

Les épingles guimbardes, les broches, les boutons de chemise ou encore les crochets de châtelaine sont le plus souvent des pièces moulées. Un bijou fondu se distingue principalement par son poids, plus important que celui réalisé à partir d'une feuille de métal estampée ou repoussée.

La fonte est un procédé de mise en forme du métal, réalisé à chaud, à partir d'un moule dans lequel on verse le métal fondu. Au XIXe siècle, les grands ateliers de bijouterie possèdent des fourneaux à fondre mais pour les ateliers plus modestes, cette opération peut être réalisée chez des fondeurs. Il existe différents procédés de fonte qui varient en fonction du métal utilisé, du nombre de reproductions envisagées, de la précision souhaitée et du matériau du moule. Celui-ci peut être en pierre, en métal ou en bois.

La technique de la fonte permet de produire des bijoux en série qui ne nécessitent pas forcément de finition excepté un éventuel ébarbage et un polissage. Néanmoins, la mise en forme des bijoux par le procédé de la fonte requiert beaucoup de métal : lorsqu'il s'agit d'or, les techniques de l'estampage ou de l'emboutissage sont généralement privilégiées afin de ne pas faire augmenter le prix du bijou.

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La fonte au sable

Représentation d Représentation d'un atelier de fonte au sable Représentation d'un atelier de fonte au sable Gravure d’après l’Encyclopédie…, Diderot et d’Alembert, 1751-1780, vol.4 (Art mécanique, fonte de l’or, de l’argent et du cuivre), pl. I, Fondeur en sable. Fiche de ce document  

Parmi les techniques de fonte, la fonte au sable permet de réaliser plusieurs exemplaires d'anneaux, de croix ou de cœurs de petites dimensions. Cette technique très usitée au XIXe siècle, consiste à couler l'argent fondu dans un moule en silice. Les bijoux réalisés selon ce procédé sont généralement en métal plein.

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La fonte à la cire perdue

Schéma de la fonte à la cire Schéma de la fonte à la cire Schéma de la fonte à la cire LÉGENDE DU SCHÉMA :
A - Façonnage du modèle en cire,
B - Un moule dit "de potée" est réalisé dans un matériau réfractaire à partir du modèle en cire,
C - Le moule est cuit dans un four, la cire est évacuée par des évents ménagés dans le moule,
D - Le moule cuit, la cire a laissé son empreinte dans le moule,
E - Le moule est rempli du métal en fusion,
F - Une fois refroidi, le moule est cassé pour extraire le bijou en métal précieux,
G - Sorti du moule, le bijou est nettoyé des scories laissées par les évents.
 

Les bijoux peuvent également être obtenus selon le procédé de la fonte à la cire perdue, pleine ou creuse, selon la forme souhaitée. Cette technique consiste à couler de la cire dans un moule. À la fin de l'opération, la cire est perdue, il faut donc autant de pièces en cire que de pièces en métal à reproduire. La première étape de cette technique repose sur la conception d'un moule à partir d'un modèle, dans lequel la cire est injectée. Munie d'évents, la pièce en cire est ensuite disposée dans un moule en matériau réfractaire, souvent en plâtre, que l'on chauffe afin de faire fondre la cire. Une fois la cire fondue, le métal en fusion est coulé dans le moule de cuisson, appelé « moule de potée », venant prendre la place laissée par l'épreuve en cire qui a disparu. Le moule de potée est ensuite détruit pour récupérer la pièce finale en métal précieux.


LÉGENDE DU SCHÉMA :
A - Façonnage du modèle en cire,
B - Un moule dit "de potée" est réalisé dans un matériau réfractaire à partir du modèle en cire,
C - Le moule est cuit dans un four, la cire est évacuée par des évents ménagés dans le moule,
D - Le moule cuit, la cire a laissé son empreinte dans le moule,
E - Le moule est rempli du métal en fusion,
F - Une fois refroidi, le moule est cassé pour extraire le bijou en métal précieux,
G - Sorti du moule, le bijou est nettoyé des scories laissées par les évents.

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Portrait d Portrait d'une vieille paysanne Portrait d'une vieille paysanne Vieille paysanne par J.-G. Hubert Sauzea, huile sur toile, 1882, Niort, musée Bernard d’Agesci. Vers la fiche de cette œuvre  

Parmi les bijoux fabriqués selon le procédé de la fonte, les crochets de châtelaine fabriqués à Niort, sont généralement en argent moulé. Au XIXe siècle, Niort est le centre de production des crochets de châtelaine le plus important du Poitou.

La diversité des types de crochets, en forme de cœur, de fleurons ou de lyre suppose la fabrication de différents moules à partir desquels la production peut être faite en série. Ces moules n’ont malheureusement pas été conservés. Les modèles de crochets en cuivre, plomb ou laiton servent, quant à eux, de gabarit pour choisir le format du futur bijou.

Une fois le corps du crochet obtenu à partir d’un moule, la plaque d’argent assez épaisse est pliée pour former la patte du crochet qui se termine généralement en pointe. La partie visible toujours ornée, et la spatule qui forme la patte sont d’une seule et même pièce bien qu’il existe quelques modèles où les deux éléments sont distincts et soudés.

Crochet de châtelaine à ciseaux Crochet de châtelaine à ciseaux Crochet de châtelaine à ciseaux Type B2, modèle à cœur évidé décoré, argent moulé et gravé, h. 10,4 x l. 4, poinçon du maître orfèvre : EM, Niort, entre 1819 et 1838, inv. 988.20.18, Niort, musée Bernard d’Agesci. Vers la fiche de ce bijou  
Modèles de crochets à cœur plein Modèles de crochets à cœur plein Modèles de crochets à cœur plein Modèles de crochets avec crochet correspondant (modèle à cœur plein), étain et laiton moulé, XIXe siècle, inv. 992.15.929 (1à9), Niort, musée Bernard d’Agesci. Vers la fiche de ces modèles  
Modèles de crochets à fleurons Modèles de crochets à fleurons Modèles de crochets à fleurons Modèles de crochets avec crochet correspondant (modèle à fleurons), cuivre moulé, XIXe siècle, inv. 992.15.931 (1à9), Niort, musée Bernard d’Agesci. Vers la fiche de ces modèles  
Modèles de crochets à fleuron et cœur évidé Modèles de crochets à fleuron et cœur évidé Modèles de crochets à fleuron et cœur évidé Modèles de crochets avec crochet correspondant (modèle à fleuron et cœur évidé), laiton moulé, XIXe siècle, inv. 992.15.932(1à9), Niort, musée Bernard d’Agesci. Vers la fiche de ces modèles