L'estampage manuel est une technique très ancienne, utilisée en Égypte dès le Nouvel Empire au milieu du IIe millénaire avant J. - C. comme une alternative au repoussé grâce auquel les reliefs sont obtenus par repoussage du métal directement de l'envers sur l'endroit avec des bouterolles frappées au marteau.
Contrairement à la fonte, mise en œuvre du métal fondu, l'estampage est une technique de mise en forme d'une feuille de métal martelée, à partir d'une matrice. À l'instar d'une empreinte, la matrice comporte en creux la forme du modèle à obtenir. L'estampage consiste donc à enfoncer une feuille de métal dans une matrice soit en la frappant directement au marteau avec des bouterolles, soit par pression mécanique d'une contre-matrice en relief.
Au XIXe siècle, l'estampage à la machine est une technique très courante pour le façonnage des croix Jeannette, de leurs cœurs coulants, des plaques des colliers esclavage, des agrafes de mante et autres éléments de décor, cœurs, pendeloques, figures de la Vierge ou du Christ. Les bijoux d'ornement et les bijoux souvenirs qui les remplacent progressivement au XXe siècle sont eux aussi fabriqués par estampage à la machine, tout comme les médaillons ou petits coffrets à décor religieux.
La fabrication de matrices, l’une en creux, l’autre en relief et parfaitement emboîtables, relève d'une haute technicité. Leur façonnage est une étape essentielle dans le procédé de fabrication du bijou estampé car la qualité de la matrice détermine celle de l'estampage. Les matrices de bijoux des ateliers d'orfèvres Quantin-Aubineau, sont des blocs d'acier moulé ne dépassant pas la dimension de la paume de la main. Elles sont finement gravées en creux et possèdent parfois une contrepartie d'acier ou de cuivre gravée en relief. Ces matrices sont en partie issues d'ateliers parisiens hautement spécialisés dans la gravure sur métal, ou des premières grandes usines de bijouterie parisienne. L'identification de leur provenance exacte n'est pas toujours aisée car certaines ne possèdent pas de signatures.
L'estampage à la machine peut être effectué au balancier, au mouton ou à la presse. Il permet d'obtenir des séries de pièces identiques. La frappe est plus efficace, précise et plus régulière que la frappe manuelle au marteau qui laisse les traces des outils visibles au revers de l'objet.
Généralement en bronze ou en acier, les deux matrices présentent, l'une en creux, l'autre en relief, la forme du bijou à estamper. La matrice mâle ou contre-matrice, gravée en relief, est fixée dans la partie supérieure de la presse et vient frapper la matrice femelle, appelée aussi « ébauche à estamper », située sur la partie inférieure de la machine. Plusieurs frappes successives sont nécessaires avec, lors d'un estampage complet, des recuits entre chaque passe pour éviter la cassure du métal.
Ce procédé mécanique exige une grande précision d'exécution car un mauvais positionnement des matrices peut provoquer un décalage visible sur la pièce estampée et un flan de métal trop fin risque de se briser sous l'effet de l'écrasement. L'épaisseur du flan est toujours plus importante que celle de la pièce finie après estampage car il y a déperdition de métal à chaque frappe.