À la fois accessoire du costume et signe d’une appartenance ou d’une croyance, le bijou dit « régional », de par ses aspects de conception et son utilisation faite, traduit le plus souvent une source identifiable. Les bijoux se différencient selon les modèles, les fonctions et les formes et ils ont aussi leurs particularités techniques.
Nous pouvons ainsi distinguer deux types de fabrication, l'un relevant de la bijouterie, l'autre d'un artisanat domestique ou familial. Ce dernier est beaucoup plus limité et concerne essentiellement les bijoux faits de perles et paillettes enfilées ou cousues tels que les rubans de cou, les épingles fibules, les chaînettes et les anneaux de crin. Ces petits bijoux ne nécessitent pas de savoir-faire spécialisé et les fournitures nécessaires à leur fabrication sont achetées au colporteur ou à la foire, lieu d'échange, d'approvisionnement et de commerce pour les populations rurales.
Le bijou peut être issu d'un artisanat spécialisé, qu'il soit local, éloigné ou parisien : il peut provenir d'un atelier d'orfèvre local, ou être dû à un artisan éloigné du pays d'utilisation et travaillant par exemple à Paris. Dans ce cas, le terme de « bijou régional » est à nuancer. Il ne peut être compris que dans son acception d'utilisation et ne renvoie pas au lieu où il est fabriqué.
Le fonds de l'atelier d'Henri Fromantin ainsi que les documents d'archives attestent que l'activité niortaise n'est pas exclusivement tournée vers la fabrication de bijoux poitevins. Elle concerne également la production de bijoux traditionnels pour des régions éloignées, comme la Bretagne et la Normandie, et l'importation de bijoux parisiens. La délocalisation de la production de bijoux régionaux reflète d'une part l'importance des relations commerciales qui existent entre des provinces éloignées sur les plans géographique et ethnographique et, d'autre part, des savoir-faire spécifiques régionalisés.