Le décor émaillé est une application d'émail, coloré ou non, opaque ou translucide, sur un fond métallique d'or, d'argent ou de cuivre.
L'émail est une substance vitreuse composée d'une masse cristalline transparente et de colorants. Avant la cuisson, il est posé sous forme de poudre de verre aux grains plus ou moins gros, dans des alvéoles creusés (l'émail champlevé), dans des cloisons de métal soudées (l'émail cloisonné) à l'aide d'une pointe en métal ou d'une spatule, ou bien sur un fond brillant d'or ou d'argent (émail en basse-taille), préalablement gravé.
L'émail peint est appliqué à la manière d'une peinture, à la plume ou au pinceau, sur un fond de métal ou sur des paillons d'or pour donner plus de transparence et d'éclat.
La technique de l'émaillage est fréquemment mise en œuvre pour la décoration des parures féminines telles que les bagues, les boucles d'oreille et les colliers. Sur ces bijoux, les émaux sont généralement colorés.
Parmi les colliers, éléments très importants de la parure féminine, les chaînes jaserons comportent très souvent un barillet au décor gravé, estampé ou émaillé, porté comme un simple pendentif par les femmes les plus modestes.
Les colliers esclavage possèdent quant à eux, des plaques carrées ou ovales à plusieurs entourages généralement obtenues par estampage puis gravées ou émaillées. Certaines plaques sont ornées de médaillons en émaux peints sur fond de paillons d'or. Les paillons sont des feuilles de métal brillant placées et fixées à la cuisson sous un émail translucide pour obtenir un fond miroitant. Ils ont l'aspect de perles ou de pierreries. Très souvent, les médaillons des esclavages sont rehaussés de pierres d'imitation serties ou enchâssées, qui imitent les pierres naturelles par leur aspect ou leur couleur, mais qui n'en possèdent pas les propriétés physiques. Celles-ci peuvent être enchatonnées d'argent sur des plaques ovales entourées de S disposés en rinceaux dont la forme apparaît à partir des années 1850.
Le fermoir d'un collier esclavage peut être une plaque cadenas elle aussi émaillée, ou ornée de pensées gravées en creux. Les plaques émaillées des colliers sont généralement de fabrication parisienne alors que les fermoirs claviers, formés d'un anneau simple et d'un bâtonnet passant au travers, sont plutôt de fabrication locale. L'assemblage des plaques et des chaînes jaserons se fait chez le bijoutier à la demande du client.
À l'instar des éléments des colliers esclavage, certaines bagues sont rehaussées de pierres d'imitation, d'autres présentent des décors émaillés. C'est le cas, par exemple, des bagues dites « à la pensée » dont les têtes ovales ou rectangulaires à pans coupés sont ornées de fleurs rouges, vertes ou bleues émaillées.
Les bagues jarretières, à la française et à l'anglaise sont des bagues serties de pierres dont le nombre et la forme des chatons varient d'un type à l'autre. Il existe différents types de sertissage. Le serti clos, qui emprisonne la pierre, est généralement privilégié. Il diffère par exemple du « serti griffe » très utilisé aujourd'hui pour mettre en valeur une pierre solitaire.
Fréquente en Poitou, la bague jarretière est un jonc sur lequel sont enchatonnées cinq ou sept pierres disposées en ligne. La bague à la française, en or ou en argent, est rehaussée d'une pierre centrale ovale entourée de pierres plus petites rouges et vertes. La pierre principale dispose parfois d'un paillon ou clinquant qui lui donne plus d'éclat. La bague anglaise possède généralement trois pierres, celle du centre étant ovale ou carrée et de couleur.