Le bureau de Gustave

L’état initial du bureau du frère de Pierre Loti, prématurément disparu en 1865, n’est pas connu. Le placard mural, où Loti a pieusement resserré la pharmacie et les spécimens anatomiques d’étude de son frère, devait exister, ainsi que le petit bureau de Gustave ; pour le reste, il est difficile de se faire une idée du lieu avant les ajouts de Pierre Loti.

Cette petite pièce, placée entre la chambre arabe et la bibliothèque, n’a pas fait l’objet d’un décor complet. Elle est plutôt devenue une sorte de musée dédié à certains voyages et aussi, comme la bibliothèque contiguë, une galerie de portraits photographiques des amis et/ou admirateurs de l’écrivain.

 

Quelques photographies anciennes montrent, en effet, un décor mural qui existe toujours et intègre des scènes chinoises sur paille de riz. Mais la pièce regorge littéralement d’objets de provenances variées : des objets océaniens, japonais, un bois de char indien et, même, une sculpture mexicaine.

 

Il semble que Loti ait, dans un premier temps, dévolu cet espace à la présentation de ses collections rapportées lors du voyage de la Flore en 1871-1872 dont l’essentiel a été dispersé lors de la vente fameuse des 29 et 30 janvier 1929 et pour quelques pièces à celles des 7 et 14 décembre 19801.

C’est alors que partent la quasi-totalité des objets de l’île de Pâques, entre autres : N° 186 statuette d’homme debout, les bras pendants en bois sculpté. La tête est ornée d’une haute touffe de plumes, et d’autres pièces océaniennes : N° 190 ornement en bois sculpté de trois personnages de « tiki », Îles Marquises. N° 192 tiki en os sculpté, Îles Marquise. N° 194 grand masque de cérémonie en bois sculpté représentant un visage humain à grand nez en bec de perroquet. Il est orné d’une haute coiffure et d’une longue barbe en cheveux tressés et en plumes, Nouvelle-Calédonie. N° 186deux colliers formés chacun de larges coquilles de nacre, Océanie.

Par la suite, Loti y ajoute des objets japonais et un bois de char indien.

Devenir du bureau de Gustave

Tel qu’il est, le bureau de Gustave n’a pas été ruiné comme la pagode japonaise ou la salle chinoise mais il a perdu l’essentiel de l’atmosphère d’accumulation, si chère à Loti, qui est comme sa marque de fabrique.

 

Pour des raisons de sécurité ce bureau ne sera que rarement accessible au public, qui pourra cependant l’apercevoir de l’entrée de la chambre arabe.

Les quelques pièces océaniennes subsistant, collerette et pendentif en bois tahonga de l’île de Pâques, colliers en ivoire de cétacé et plumets en plumes de phaétons Tu ‘ua des Marquises, collier en huîtres perlières des Tuamotu, devraient intégrer le centre d’interprétation pour évoquer le voyage de la Flore, tout comme le bois de char indien et d’autres objets conservés dans la bibliothèque.

La pharmacie et les pièces anatomiques liées aux études de Gustave trouveront sans doute leur place dans la « chambre des aïeules » consacrée à l’histoire familiale.

Enfin toutes les photographies et documents graphiques seront contretypés et les originaux conservés à la photothèque.

 


1 Collection Pierre Loti – Objets d’Art et Meubles de la Chine provenant du Palais Impérial – Art Océanien Ile de Pâques – Marquises - Nouvelle-Calédonie-sculpture Mexicaine dont la vente aux enchères publiques aura lieu HOTEL DROUOT, salle n°10 Le mercredi 30 janvier 1929, à deux heures – Me F. .Lair Dubreuil Commissaire – Priseur 6, rue Favart, 6 – M. André Portier Expert près le Tribunal Civil de la Seine 24 rue Chauchat [] Chez lesquels se distribue le présent catalogue – EXPOSITION PUBLIQUE HOTEL DROUOT, salle 10, le Mardi 29 Janvier 1929 de 2 h . à 6 h. [200 lot]
Vente aux enchères publiques – Dimanche 7 Décembre 1980 à 14heures 30 Suite dimanche 14 Décembre à 14 heures 30 – Hôtel des Ventes 32 avenue Camille-Pelletan 17300 Rochefort-sur-Mer [ ] Par le Ministère de Me René Dijeau Commissaire-priseur Exposition : Samedi 6 décembre de 14 h. 30 à 18h. et le matin de la vente de 10 h.à 12h.