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Introduction

Les sites archéologiques gallo-romains livrent régulièrement des statuettes de petites dimensions, allant de quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres. Réalisées en terre cuite moulée, en pierre sculptée ou encore en bronze, elles sont découvertes dans différents contextes, sur tout type d'implantation romaine en Gaule : villæ, ateliers artisanaux, sanctuaires et sépultures.
Certaines statuettes sont peut-être des jouets (notamment celles figurant des animaux), ou des « bibelots » dont la fonction est purement décorative, mais d'autres revêtent un caractère sacré. Celles-ci incarnent des divinités ou des ancêtres et sont investies de la présence de ces entités surnaturelles.
Plus que des représentations, elles en sont des personnifications habitées par l'esprit de la divinité. Comme la religion romaine, utilitariste et pragmatique, entretient la conviction que les dieux peuvent intervenir en bien ou en mal dans les affaires des hommes, il est primordial de se concilier leurs faveurs par des sacrifices et des prières pouvant être adressés directement à la statuette.
En effet, les Romains entretiennent un lien essentiel et permanent avec leurs dieux, et la religion est au cœur de la vie économique, intellectuelle et artistique. On trouve dans les villes romaines des lieux de dévotion, temples et sanctuaires, où les dieux sont honorés, mais également des images de divinités sur les façades des maisons, aux carrefours, et dans les habitations (par exemple à Pompéi).

Statuette de gladiateur, voir la fiche de l'objet dans un nouvel onglet

« Qu'y a-t-il de plus sacré que la demeure de chaque citoyen ? C'est le lieu de ses autels, de ses foyers, de ses dieux Pénates, de ses sacrifices, de ses dévotions, de ses cérémonies ». Cicéron, De domo sua ad Pontifices, 109.

Témoignages de l'omniprésence de la religion dans la vie quotidienne, les statuettes de divinités ou d'ancêtres figurent régulièrement dans les logements. Elles y font l'objet de dévotions quotidiennes, reçoivent offrandes et prières pour la sauvegarde des habitants et des biens de la maison.
Chaque famille possède son propre panthéon, où une sélection de divinités publiques côtoie les figures des dieux indigètes, propres à la famille, notamment le genius, le « Génie » du père de famille et les Mânes, esprits des ancêtres.
L'oratoire domestique où se pratiquent les dévotions privées est appelé « laraire » (du nom des dieux Lares). Il s'agit souvent d'une niche ouverte dans un mur ou parfois, en Gaule romaine, d'un petit autel placé au centre de la pièce, conformément à l'organisation spatiale des temples de la religion gauloise. L'emplacement du laraire, dans le foyer ou dans l'atrium, au cœur de l'activité de la maison, montre la volonté d'associer les divinités à la vie quotidienne de la famille. Le nombre et l'identité des dieux disposés dans le laraire sont variables. On y trouve régulièrement les deux dieux Lares principaux, les Mânes et le Génie paternel ; les divinités Pénates qui les accompagnent sont en nombre variable.

Laraire (reconstitué) abritant des statuettes de dieux Lares et Hercule.

Laraire (reconstitué) abritant des statuettes de dieux Lares et Hercule.

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