Un exemple de production locale : les figurines en terre moulée

De petites figurines d'argile moulée, façonnées dans une terre à forte teneur en kaolin (argile blanche), sont produites dans certains ateliers de potiers indigènes. Les ateliers les mieux connus sont situés dans l'Allier, leurs productions se propagent dans toute la Gaule, certains d'entre eux ayant pu être identifiés grâce à l'estampille dont ils signaient leurs œuvres. Le nom de Pistillus, par exemple, nous est parvenu. L'atelier de cet artisan célèbre se trouvait à Augustodunum (Autun, Saône-et-Loire). Sa production a été exportée dans l'ensemble de la Gaule et jusqu'en Germanie.
Un autre centre de production très actif est attesté en Bretagne. Les nombreux ateliers de potiers établis dans la ville de Saintes, à cause de la proximité des matières premières, gisement d'argile et eau du fleuve Charente, ont également pu fabriquer de telles statuettes.
Les figurines de divinités, d'animaux et même de scènes érotiques, sont moulées et produites en série à partir d'un archétype en bronze ou en terre pleine. Leur fabrication débute dès la conquête romaine et se poursuit jusqu'au IIIe siècle.
Si, dans les premiers temps, leurs formes s'inspirent directement de figurines romaines, elles vont par la suite, au fur et à mesure des surmoulages et des créations originales, prendre un caractère typiquement « gaulois ». Leur diffusion importante en Gaule est la preuve du succès de l'importation du modèle culturel romain et notamment du culte des Lares et des Pénates.

Ci-dessus à gauche : fragment de statuette représentant une déesse tenant une corne d'abondance de la main gauche. Elle est entourée d'un enfant, d'un chien et d'un cerf. La statuette présente des traces de polychromie.
Ci-dessus à droite et ci dessous à gauche : fragments de statuettes figurant Vénus anadyomène.
Ci-dessous à droite : tête de statuette féminine en terre cuite.

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