Histoire

Fabriqué à Mirecourt dans les années 1830, l'orgue est revendu à la paroisse d'Airvault en 1839 par l'abbé Pierre Édouard Dessenne, curé de Claunay-en-Loudun pour la somme de 2500 francs.
Entre-temps, il aura probablement été acheté à Paris chez un revendeur. Lorsque l'abbé Dessenne a vendu l'orgue à la paroisse d'Airvault il comportait 8 jeux de 37 notes, y compris une montre à trois tourelles et deux plate-faces. La composition était ainsi : une flûte 8 (placée en montre), un bourdon 8, un prestant 4, un clairon à l'unisson du prestant, une quinte 2 2/3 ou nazard, une doublette grosse taille, une doublette ordinaire, une octave à la doublette (sifflet).

 

Il comportait à l'origine 12 cylindres, huit nous sont parvenus. Les cylindres portant les numéros 3, 4, 8 et 9 manquent. Ces cylindres comportaient les titres suivants : messes pour les fêtes annuelles (cylindre 3 et 4), l'Ouverture du Calife de Bagdad (cylindre 9), enfin Stabat Mater, prose de la Pentecôte, …

L'orgue était placé initialement à la tribune, derrière une façade monumentale dont le nombre de tuyaux (37) correspond bien à l'étendue originale de l'orgue. En revanche, cette façade est étrangement parlante alors qu'en général elles sont muettes. On suppose que cette singularité est due à une modification apportée par l'abbé Dessenne, dès la vente de 1839.

À une date inconnue, probablement assez tôt, l'instrument est modifié : ainsi le clavier est étendu de 37 à 54 notes et un petit sommier de 17 notes est ajouté. Pour trouver la place nécessaire, le clavier mécanique est supprimé, empêchant la lecture des cylindres.

 

On suppose que les airs notés sur les cylindres sont devenus obsolètes à cette époque.

Dans les années trente, les sources indiquent la composition suivante (on passe de huit à quatre jeux) : Flûte 8, bourdon 8, prestant et doublette.

René Robin révise l'instrument en 1940 (inscription visible sur le buffet avant la restauration de 2002). Vers les années 1960 un ventilateur électrique est installé.
Tombé peu à peu dans l'oubli, cet instrument fut retrouvé sur la tribune dans les années 1990 et protégé au titre des Monuments Historiques par arrêté du ministre de la culture en date du 23 décembre 1994.

Avant la restauration de 2002

 
 

L'orgue, tel qu'il a été redécouvert au moment de son classement se composait d'une façade menuisée comportant trois tourelles et deux plates faces, puis d'une armoire en noyer contenant le clavier, les mécanismes et les tuyaux. Il manquait quelques parties du meuble (les volets en haut et un panneau en bas à l'arrière). Le clavier était de 54 notes, il s'agit probablement d'un ancien clavier de pianoforte. Les boutons de jeux indiquaient doublette, bourdon 8, montre 8, clairon, prestant et flûte de Bonn. En fait le tirant dénommé clairon était un jeu de cromorne.

La première restauration de 2002

L'ancienne façade qui cachait l'armoire de l'orgue à cylindre a été démontée. Elle est maintenant entreposée à la tribune, les tuyaux n'ont pas été restitués. Le meuble de l'orgue a été restauré, les parties manquantes refaites.

Le clavier a retrouvé sa composition d'origine : de 54 notes il a été ramené à 37 notes soit 41 touches car quatre sont muettes. Les boutons de jeux ont également été refaits avec des porcelaines blanches.

La soufflerie a été refaite.

Lors de la redécouverte de l'orgue, le sommier portait la trace de la double laye, mais la rangée supérieure avait été condamnée. Les soupapes de la rangée supérieure ont donc été recréées lors de cette première restauration.

La restauration de la mécanique des jeux fut insuffisante par l'approximation des procédés et composants employés. En général, le traitement des bois a été inadapté et les vrillettes ont très vite infesté l'instrument.

Les tuyaux anciens étant marqués ils ont pu être reclassés.

Le travail sur les cylindres ne correspondait pas aux attentes, les picots n'ayant pas été redressés ou alignés, certains étant même manquants, les griffes du porte-touche ne pouvaient pas attraper correctement les picots d'où des problèmes de rythme ou d'ouverture des soupapes générant des fausses notes.

De plus, le gonflement des bois générait des cornements et les registres étaient bloqués.

Aussi, en 2011, la DRAC en accord avec la commune a décidé une nouvelle restauration et a mandaté l'atelier Alain Faye pour cela.

 

Détail des tuyaux à bouche. Illustration de fond de page : Détail des tuyaux à bouche.
Mention légale de l'image (nouvel onglet)