Les cylindres et le mécanisme de jeu
Comment ça marche ? (page 4 de 4)

En plus du traditionnel clavier manuel, l'orgue d'Airvault est doté d'un dispositif permettant l'interprétation mécanique de pièces musicales. La lecture d'une musique s'effectue par la mise en rotation d'un large cylindre au moyen d'une manivelle.

 
Plusieurs cylindres rangés dans le mobilier prévu à cet effet Plusieurs cylindres rangés dans le mobilier prévu à cet effet Plusieurs cylindres rangés dans le mobilier prévu à cet effet Vers la fiche de cette reproduction (nouvel onglet)  
Détail de la manivelle avec à l'arrière plan le cylindre et le clavier de lecture (après restauration). Détail de la manivelle avec à l'arrière plan le cylindre et le clavier de lecture (après restauration). Détail de la manivelle avec à l'arrière plan le cylindre et le clavier de lecture (après restauration). Vers la fiche de cette reproduction (nouvel onglet)  
 

Le cylindre est constitué principalement de bois. Il est clouté sur toute sa surface d'agrafes en fil de laiton aplati qui font saillie. Ces agrafes sont appelées picots. Une surface dentelée à l'une des extrémités permet d'engrener (entraîner dans un engrenage) la vis sans fin de la manivelle. À chaque extrémité, le long de l'axe, une tige métallique permet de placer le cylindre dans l'orgue tout en facilitant sa mise en rotation. Celle de droite est crantée afin de bloquer le cylindre à l'aide du couteau pour garantir son bon alignement avec le clavier de lecture pour l'extrait voulu.

Construction du cylindre, extrait d'une planche de « l'Art du facteur d'orgue » par Dom Bedos de Celles Construction du cylindre, extrait d'une planche de « l'Art du facteur d'orgue » par Dom Bedos de Celles Construction du cylindre, extrait d'une planche de « l'Art du facteur d'orgue » par Dom Bedos de Celles Le cylindre est d'abord constitué de sept plateaux parfaitement ronds et évidés en leur centre (en « E F G H I K L » sur la figure 1 et la figure 3). Ces plateaux sont posés sur champ sur quatre baguettes à égale distance de façon à guider la régularité et l'angle droit aux extrémités. Le cylindre ainsi structuré, des planches de bois* en forme de douve sont montées, sur le même principe que la fabrication des tonneaux. Au fur et à mesure que les planches sont montées et recouvrent entièrement le cylindre, les baguettes (clouées à demi), devenues inutiles, sont retirées. La partie dentelée, destinée à engrener** la vis sans fin, est ensuite construite.
 *Dom Bedos préconise le tilleul, le poirier sauvage ou l'alisier.
** entraîner dans un engrenage Vers la fiche de cette reproduction (nouvel onglet)  
La vis sans fin de la manivelle permet l'entraînement du cylindre. La vis sans fin de la manivelle permet l'entraînement du cylindre. La vis sans fin de la manivelle permet l'entraînement du cylindre. Vers la fiche de cette reproduction (nouvel onglet)  
Détail de la tige métallique crantée d'un cylindre (dix crans pour dix morceaux) Détail de la tige métallique crantée d'un cylindre (dix crans pour dix morceaux) Détail de la tige métallique crantée d'un cylindre (dix crans pour dix morceaux) Les crans du cylindre permettant de choisir un air musical en insérant le couteau (pièce métallique fixée à l'orgue et guidant la lecture du cylindre) dans le cran correspondant au morceau choisi. Vers la fiche de cette reproduction (nouvel onglet)  
 

Sur chaque cylindre, les fines agrafes sont de tailles variables en fonction de la longueur de la note. En buttant sur les picots du cylindre, les touches du clavier mécanique se soulèvent et actionnent ainsi une soupape libérant l'air pour faire jouer le tuyau correspondant.

Pointage des cylindres, extrait de « l'Art du facteur d'orgue » de Dom Bedos de Celles Pointage des cylindres, extrait de « l'Art du facteur d'orgue » de Dom Bedos de Celles Pointage des cylindres, extrait de « l'Art du facteur d'orgue » de Dom Bedos de Celles Le pointage des cylindres se fait au moyen de picots (figure 7). Ces derniers sont réalisés en fil de laiton aplati au laminoir. Ce fil est ensuite travaillé à la pince ; il est coupé en morceaux et des ponts sont réalisés à la longueur convenable (les picots au pont court pour les notes courtes, les picots au pont long pour les notes longues). Les picots sont ainsi classés dans une boîte appropriée en vue d'être posés.
Sur la planche ci-contre sont représentés le cylindre prêt à être pointé (figure 9) et les outils nécessaires à cette opération. Parmi les outils : des pincettes, une droite et une courbe pour tenir les picots, une grosse aiguille destinée à faire les trous pour le pointage et des repoussoirs fourchus pour enfoncer les picots. Des calibres permettent de réaliser les picots à la taille exacte. Vers les crédits photographiques (nouvel onglet)  
Détail de la surface d'un cylindre Détail de la surface d'un cylindre Détail de la surface d'un cylindre Les alignements de picots correspondent chacun à une note jouée dans un morceau. Vers les crédits photographiques (nouvel onglet)  
Le couteau Le couteau Le couteau Détail du couteau: cette lamelle de métal guide le cylindre en s'insérant dans le filetage de son axe. Il permet ainsi l'exécution d'un air sans risque de déplacement latéral du cylindre. Vers les crédits photographiques (nouvel onglet)  
 
Le clavier mécanique de l'orgue, appelé aussi porte-touches ou barre de lecture Le clavier mécanique de l'orgue, appelé aussi porte-touches ou barre de lecture Le clavier mécanique de l'orgue, appelé aussi porte-touches ou barre de lecture Vers les crédits photographiques (nouvel onglet)  
 

Les airs sont notés sur huit cylindres différents. Il existe deux types de cylindre. Deux d'entre eux sont à cran, la durée d'un air correspond à un tour : pour atteindre le morceau suivant, le cylindre doit être décalé d'un cran vers la gauche. Les autres cylindres sont hélicoïdaux, les airs sont notés en spirale : le couteau est guidé par le filetage de l'axe du cylindre, les airs s'enchaînent alors naturellement.

Détail du cylindre et de sa position sous le clavier de lecture : mise en évidence de l'affectation de dix airs pour chaque note. Détail du cylindre et de sa position sous le clavier de lecture : mise en évidence de l'affectation de dix airs pour chaque note. Détail du cylindre et de sa position sous le clavier de lecture : mise en évidence de l'affectation de dix airs pour chaque note. Chaque note possède une griffe (ou pointe de lecture) destinée à accrocher une ligne de picots. La surface marquée en blanc est occupée par dix lignes de picots correspondant chacune à un air (trois sont mises en évidence en rouge [5], orange [6] et jaune [7]).

Si l'on positionne le cylindre à l'aide du couteau sur la piste 5 (ligne rouge) par exemple, toutes les griffes seront positionnées sur cette piste. Pour passer à l'air suivant, on décale le cylindre vers la droite ou la gauche afin que la griffe puisse accrocher la bonne rangée de picot. Attention, pour certaines notes, toutes les lignes ne sont pas forcément pourvues de picots. Vers les crédits photographiques (nouvel onglet)  

Essai de l'orgue à cylindre d'Airvault après restauration

Vidéo réalisée dans l'atelier du facteur d'orgue le 19 septembre 2011.
Court extrait de la lecture de l'Offertoire (Don Giovanni de Mozart). On remarquera la levée de la barre de lecture à la fin de la lecture pour permettre de changer d'air (par déplacement du cylindre ou de changer ce dernier sans tordre ou écraser les éléments de lecture (tiges et picots)

 

Construction du cylindre, extrait d'une planche de « l'Art du facteur d'orgue » par Dom Bedos de Celles Illustration de fond de page : Construction du cylindre, extrait d'une planche de « l'Art du facteur d'orgue » par Dom Bedos de Celles
Mention légale de l'image (nouvel onglet)

 
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