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1914-1918

Ici et là-bas

Les permissions

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Les correspondances entre Ernest et Héloïse sont marquées par l'espoir de venir en permission.
De façon générale, il n'y a pas eu de permission avant juillet 1915. À partir de cette date, le soldat peut se voir attribuer une permission de 7 jours, à condition qu'il ait passé au moins 6 mois dans une unité de la zone armée. Pas plus de 3 ou 4 % des hommes par armée n'est envoyé afin de ne pas déstabiliser les unités. Les permissions peuvent être suspendues si les événements s'aggravent.

Le régime des permissions évoluera beaucoup au cours des quatre années. Citons les types suivants :

  • Permissions liées aux événements familiaux.
  • Permissions de convalescence.
  • Permissions de détente :
    Une loi de septembre 1916 instaure des permissions de 7 jours, 3 fois par an. L'objectif est de soutenir le moral des civils et des militaires, mais aussi de protéger la vie économique, la démographie et la vie familiale. Pétain, devenu Général en Chef en 1917 en remplacement de Nivelle, tendra vers l'assouplissement du régime des permissions, alors que les insubordinations sont de plus en plus évidentes parmi les soldats.
  • Permission de front :
    La hiérarchie décide de l'opportunité d'une permission, après des combats particulièrement effroyables. Elle suspend également les départs en cas de nécessité militaire.

« Je suis en première ligne depuis 3 jours et j'ai bon espoir d'aller en permission bientôt si elles ne sont pas supprimées car tous ceux qui sont relevés de Verdun y ont droit. »
Adolphe, le 3 juin 1916

  • Permissions agricoles :
    Elles sont accordées sur la demande du maire. Elles sont de 15 jours et peuvent être prolongées si nécessaire. Blessé lors de combats, Ernest est devenu territorial ; il lui sera plus facile d'obtenir une permission agricole que lorsqu'il était sur le front.

« Il y a une nouvelle circulaire au bureau pour des permissions agricoles de 30 et 40 jours. Il faut faire un certificat sur feuille spéciale et qui soit autorisé ou signé par le Président de la commission départementale. Étant en permission, je me trouverais comme ceux qui sont en équipes agricoles, sous la surveillance des gendarmes et de l'autorité militaire. »
Ernest, 18 août 1918.