Alienor.org, Conseil des musées

1914-1918

Ici et là-bas

Le courrier : s'écrire et écrire

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La première loi de censure votée le 5 août 1914 concerne le courrier des civils comme celui des militaires. La censure se durcit en 1915 : courriers bloqués, interdiction de clore les lettres, de donner sa position, de commenter le déroulement des manœuvres militaires, interdiction d'évoquer les pertes : morts, blessés ou prisonniers ou encore de faire passer son courrier par un permissionnaire.

« Nous sommes au repos près de Fismes (Aisne) et l'on compte retourner en ligne avant peu de temps aux abords de Craonne. Je ne devrais pas te dire tout cela car beaucoup de lettres n'arrivent pas de cette façon. »
Adolphe 1916

Les lettres sont examinées par une commission de censure, de manière aléatoire ou bien systématiquement pour une période et un lieu donnés. Les lettres des soldats sont remises ouvertes.
L'étude des lettres démontre qu'Héloïse, restée seule au village avec son fils, est le pivot et le point d'ancrage entre ici, le village et là-bas, le front et les poilus, non seulement de sa famille mais du village tout entier.

« Je t'expédie deux paquets de tabac […]. Si tu envoies un colis à Ernest le plus tôt possible, tu lui feras passer. »
Adolphe

« Héloïse, envoie-moi des nouvelles d'Adolphe et d'André quand tu en auras. »
Ernest

La franchise postale :

Très vite le gouvernement va comprendre que la correspondance est vitale pour le moral des soldats et de la population. Les soldats écrivent pour tromper l'ennui. Certains tiennent des journaux dans les tranchées. Les familles et les soldats bénéficient de la franchise militaire pour le courrier et peuvent envoyer gratuitement un colis par mois.