Alienor.org, Conseil des musées présente : Retour sur une exposition
La faïencerie d'art de Parthenay Prosper Jouneau

 

Jouneau, faïencier

 
 
 

La vie de Prosper Jouneau est bouleversée le jour où il découvre les arts du feu et particulièrement la céramique.

Ses biographes insistent sur le fait qu’en 1878, lors d’une visite de l’Exposition universelle, Jouneau succombe au charme de la céramique présentée au Palais du Trocadéro. Il décide alors de réorienter sa carrière et suit les cours de chimie industrielle professés par Alphonse Salvétat à la Manufacture nationale de Sèvres.

Une commande pour la décoration du fronton de la Préfecture de Niort en 1881 lui offre l’occasion de revenir en Deux-Sèvres et de s’installer dans sa ville natale, Parthenay. Prosper Jouneau propose une allégorie du département en céramique émaillée. Malheureusement, l’artiste tombe malade et ce travail, dont il subsiste un dessin préparatoire aux Archives départementales des Deux-Sèvres, ne sera jamais réalisé.

Une société de céramique « Faïences d’Art de Parthenay » est créée en 1882 « pour l’exploitation et la fabrication des faïences fines et des porcelaines dites d’application » d’après le procédé de Prosper Jouneau.

Portrait photographique de P. Jouneau Portrait photographique de P. Jouneau
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Portrait photographique de P. Jouneau Par Martial Rabourdin, photographe professionnel installé à Parthenay
M. Prosper Jouneau pose avec l'aiguière dite "à la femme", 1900
Collection du musée de Parthenay, n° d'inv. 1986.156.
Fiche de l'objet
 
Vase à anses en griffons Vase à anses en griffons
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Vase à anses en griffons Grand vase de style hispano-mauresque à panse en tronc de cône ornée en avant et en arrière d’un médaillon repercé à motifs d’animaux stylisés, semblables au modèle précédent. Deux anses repercées se terminant par une tête de chimère font le lien entre panse et col. Le piédouche est formé par quatre feuilles d’eau dont l’enroulement proximal forme pied, très proche aussi du modèle précédent. Il présente le monogramme « JP lié ». Collection du musée Bernard-d'Agesci - CAN, n° inv. 998.35.5 Fiche de l'objet  
 

À Parthenay, Jouneau conçoit des œuvres uniques, mais réalise également des objets en série de grande qualité conservant l’aspect de pièces soigneusement ouvragées.

Cache-pot à décor de cuirs à enroulements avec anses en chimères Cache-pot à décor de cuirs à enroulements avec anses en chimères
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Cache-pot à décor de cuirs à enroulements avec anses en chimères Ce cache-pot est orné de motifs incrustés aux fers de terres de couleurs, de décors d’applique. Les anses en chimères sont fixées au vase par un motif de volute. Une des pièces présente également deux cartouches à motifs de cuirs à enroulements portant les initiales entrelacées « AV », ainsi que la date du 15 avril 1890, correspondant certainement à une commande pour un mariage ou une naissance. Collection du musée Bernard-d'Agesci - CAN, n° inv. 987.1.1 Fiche de l'objet  
Bonbonnière Bonbonnière
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Bonbonnière Bonbonnière à paroi ajourée de motifs d’arabesque, de couleur bleu indigo, brun chocolat et gris clair. Le fretel est constitué d’un papillon modelé. Monogramme « JP lié ». Cette pièce a été léguée le 15 mai 1921 par Marie-Aimé Gabrielle Doazan. Collection des musées de Châtellerault - CAPC, n° inv. 2014.0.50 Fiche de l'objet  
 
 

Très éclectique, cet artiste emprunte des références à l’Antiquité, à la Renaissance, à la période classique, à l’Orient et renouvelle ses modèles avec audace et inventivité.

Tondo Tondo
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Tondo Il s’agit d’une grande plaque circulaire cerclée de bois formant un cadre large et épais. Ce cadre est noir. Il est séparé de la plaque de faïence par un autre cercle de bois de couleur marron clair tirant sur le doré. Le fond de cette plaque est bleu marine avec des motifs de rinceaux sous-jacents plus foncés. De ce fond se détache un décor de feuillage vert clair et blanc composé d’un rinceau de feuillage et de fleurs, d’un griffon, d’un escargot et d’un lézard. Monogramme « JP lié ». Étiquette d’atelier à lettres blanches sur fond rouge.
Musée Henri Barré de Thouars - n° inv. 309
Fiche de l'objet
 
Deux petites aiguières à l'oiseau Deux petites aiguières à l'oiseau
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Deux petites aiguières à l'oiseau Aiguière à corps ovoïde allongé, de couleur marron foncé. Le col est relié à la panse par un anneau renflé. De la lèvre en forme de coquillage part une anse à section losangée. Cette anse est ornée à la partie supérieure d’une tête d’animal, au milieu d’un caulicole et à la base d’un mascaron. La panse est décorée d’un rinceau de feuillage en pâte sur pâte blanc sur lequel un oiseau est posé. Il est tourné à gauche et a le bec ouvert. Sa patte est liée par un fil au rinceau qui le porte. Sous ce décor, apparaissent des arabesques de couleur noir ou brun très foncé. Le corps et le piédouche sont reliés par un noeud. Des décors géométriques agrémentent l’ensemble. Le pied et la panse sont reliés par une vis en métal. Monogramme « JP lié » sous le pied (musée de Parthenay, n° inv. 989.3.3). D’autres exemplaires présentent une couleur vert foncé ou bleu nuit. Parfois, sous ce décor de la panse, on observe également des motifs d’arabesques de couleur marron.
Collection du musée de Parthenay, n° inv. 989.3.2 et 989.3.3 crédit photo : Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. Christian Rome
Fiche du premier objet Fiche de second objet
 
Salière aux griffons Salière aux griffons
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Salière aux griffons Récipient pour le service du sel depuis la Renaissance, présentant un réceptacle circulaire ou ovale, à fond arrondi, appelé le « saleron ». Le service se faisait à l’aide de la lame du couteau et les salières étaient placées sur la table par paires. D’autres appellations ont parfois été données.
Cette coupelle sur trépied repose sur un piédouche. Trois griffons soutiennent la coupe. Trois têtes d’angelots ailés sont placées à intervalles réguliers sur le bord de la coupelle. Dans le fond de celle-ci, des branches feuillues et trois putti chevauchant en amazone. Elle est dans les tons vert foncé.
Collection du musée de Bressuire, n° inv. 2001.1 crédit photo : Alienor.org, Conseil des musées - Vincent Lagardère
 
Pot-pourri Pot-pourri
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Pot-pourri À l’origine le pot-pourri désigne un mélange de plantes et d’épices ; par métonymie, c’est aussi le récipient dont le couvercle percé est destiné à laisser s’échapper le parfum des herbes aromatiques ou des fleurs séchées déposées à l’intérieur. Ce type d’objet était particulièrement à la mode au XVIIIe siècle.
Ce modèle est composé d’une panse globulaire posée sur un pied. Le couvercle ajouré de quadrilobes est orné de motifs géométriques et de frises. Ces motifs sont traités par registres dans les tons brun, vert, ocre, sur fond bleu ou blanc. Sur la panse, on retrouve des motifs géométriques (alvéoles, carrés) traités en larges registres et dans les mêmes tons. Le registre central de la panse est orné de rinceaux de feuillages et animaux fantastiques en pâte sur pâte. Le pied est cantonné de quatre têtes de faunes. Monogramme « JP lié » et la date, 1885.
Musée Henri Barré de Thouars - n° inv. 312
Fiche de l'objet
 
 

C'est un artiste pleinement investi dans les arts appliqués, capable de s’adapter au goût qui se développe alors. À l’époque où est redécouverte la faïence de Saint-Porchaire, Prosper Jouneau produit des œuvres imitant les formes et les motifs décoratifs de ces chefs-d'œuvre de la Renaissance.

Le goût développé à la fin du XIXe siècle pour le néo-Renaissance est un des fils conducteurs de sa production. Il est favorisé, de surcroît, par l’arrivée de la mode du style Henri II, essentiellement dans le mobilier des imposantes salles à manger des milieux bourgeois de sa région d’origine.

Coupe à couvercle Coupe à couvercle
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Coupe à couvercle Récipient à panse hémisphérique légèrement aplatie, muni d’un couvercle et présentant un piédouche et un couvercle. Il s’agit d’une forme inspirée directement des modèles de Saint-Porchaire et dont les décors sont composés d’arabesques.
La qualité d’exécution et le soin porté à ce type de pièce sont visibles. D’ailleurs, on conserve deux boîtes de présentation en velours et satin, preuve supplémentaire de la volonté de présenter cette oeuvre comme un cadeau de prestige.
Cette coupe couverte présente un décor d’arabesques de ton marron et crème. Le noeud est décoré de deux lyres et de deux feuilles d’acanthe. Le couvercle est surmonté d’un bouton de préhension décoré de godrons et de quatre appliques de coquillages. La lèvre du couvercle est gaufrée. La coupe possède un piédouche avec un décor de coquillages et de rouleaux en appliques. Le pied porte le monogramme « JP lié ». Sur le couvercle, se trouve un monogramme en pâte d’application blanche, un S et un L. L’objet provient de la collection de la famille Savin, de Parthenay, et ce monogramme doit leur appartenir. En plus du monogramme « JP lié », il y a un autre chiffre, « 99.19 ». Un écrin portant le même monogramme familial lui est associé. Musée de Parthenay - n° inv. 995.4.2 crédit photo : Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. Gilles Beauvarlet
Fiche de l'objet
 
Aiguière, anse serpentiforme Aiguière, anse serpentiforme
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Aiguière, anse serpentiforme Ce vase présente une panse sphérique dont le décor est partagé en deux registres par un liseré orné d’un motif incrusté. La partie inférieure de la panse présente un décor végétal sur fond marron clair alors que la partie supérieure est réalisée selon la technique du pâte sur pâte blanc sur fond vert, créant un motif de rinceaux joignant un médaillon portant un profil de femme. Le piédouche est séparé de la panse par un très court pied annulaire cantonné de trois consoles à mascarons. Le pied est orné d’une frise sur laquelle sont apposés trois cabochons. Le col s’ouvre sur une lèvre très évasée formant un bec verseur. L’anse est en forme de serpent dont la queue s’entrelace sur le corps vert clair et repose sur un mascaron à tête de lion. L’extrémité de l’anse, ornée d’une tête de serpent, a été restituée à l’occasion de la restauration de l’objet. La panse est incrustée de motifs d’arabesques dans sa partie inférieure. Monogramme « JP lié » Musée de Parthenay - n° inv. 996.1.7 crédit photo : Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. Gilles Beauvarlet Fiche de l'objet  
Coupe « Portugal » de Jouneau (photo) Coupe « Portugal » de Jouneau (photo)
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Coupe « Portugal » de Jouneau (photo) À l’occasion du mariage du duc de Bragance avec la princesse Amélie d’Orléans (1865-1951), qui allait devenir reine du Portugal, Prosper Jouneau, dont la réputation avait largement dépassé les limites de la Gâtine poitevine, avait reçu commande d’une coupe inspirée d’une faïence Henri II conservée au musée du Louvre avec, comme seule différence, l’adjonction des armes de France et du Portugal. Musée de Parthenay - n° inv. 986.528 Fiche de l'objet  
Aiguière, anse serpentiforme Aiguière, anse serpentiforme
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Aiguière, anse serpentiforme Ce vase présente une panse sphérique dont le décor est partagé en deux registres par un liseré orné d’un motif incrusté. La partie inférieure de la panse présente un décor végétal sur fond marron clair alors que la partie supérieure est réalisée selon la technique du pâte sur pâte blanc sur fond vert, créant un motif de rinceaux joignant un médaillon portant un profil de femme. Le piédouche est séparé de la panse par un très court pied annulaire cantonné de trois consoles à mascarons. Le pied est orné d’une frise sur laquelle sont apposés trois cabochons. Le col s’ouvre sur une lèvre très évasée formant un bec verseur. L’anse est en forme de serpent dont la queue s’entrelace sur le corps vert clair et repose sur un mascaron à tête de lion. L’extrémité de l’anse, ornée d’une tête de serpent, a été restituée à l’occasion de la restauration de l’objet. La panse est incrustée de motifs d’arabesques dans sa partie inférieure. Monogramme « JP lié » Musée de Bernard-d'Agesci - CAN - n° inv. 007.4.4 Fiche de l'objet  
Jardinière Jardinière
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Jardinière Récipient de forme ovale composé de deux parties emboîtées, l’une formant le contenant, l’autre, octogonale, constituant le décor extérieur ajouré reposant sur quatre pieds. Ce décor est composé de motifs d’arabesques blancs cernés de bleu foncé et marron. Les pieds présentent des motifs de palmettes de couleur crème sur fond vert et bleu. L’un des pieds est cassé. Décor en creux vert et bleu sur les pieds. « JP lié » en creux sur un côté. Musée de Parthenay - n° inv. 986.591 crédit photo : Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. Christian Rome Fiche de l'objet  
Aiguière casque Aiguière casque
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Aiguière casque Cette aiguière présente une forme de casque renversé. L’anse est constituée d’un corps de femme émaillé blanc dont la partie inférieure se confond avec des végétaux et qui repose sur un masque à la bouche ouverte. La panse bleu foncé est ornée d’un décor moulé de sphinges et de rinceaux de feuillages de couleur bleu plus clair. Le pied est cantonné de quatre têtes de dauphins et de motifs végétaux. L’objet présente une cassure entre la panse et le pied, qui sont réunis par une vis, trois agrafes anciennes tiennent un fragment recollé du pied. Sous le bec, un aigle est en appui sur une sorte de cariatide. L’intérieur de l’aiguière est blanc. Monogramme « JP lié » Musée de Parthenay - n° inv. 2012.6.1 crédit photo : Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. Christian Rome Fiche de l'objet  
Assiette à décor végétal et oiseaux Assiette à décor végétal et oiseaux
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Assiette à décor végétal et oiseaux Assiette ronde à fond bleu marine, décorée d’un couple d’oiseaux en pâte sur pâte blanc présentant au centre un rinceau de feuillages en pâte rapportée beige. Le revers est beige. Monogramme « JP lié » sur la face et, au dos, étiquette d’atelier. Musée Henri Barré de Thouars - n° inv. 311 Fiche de l'objet  
 

Galvanisé par le bon accueil reçu par son travail à l’Exposition universelle de 1885 à Anvers, Jouneau pense asseoir la notoriété de la faïencerie de Parthenay et sa production à l’Exposition universelle de 1889. L’artiste y présente deux pièces uniques pour faire la démonstration de son talent : d'une part, un plafond en céramique émaillée constitué de caissons finement ouvragés et décorés et, d'autre part, un vase reliquaire imitant un temple hexagonal associant putti, masques, dragons vert céladon dans des décors ajourés. Le plafond est son œuvre maîtresse et on peut imaginer qu’il a dû penser au métier de son père (plâtrier) lors de sa fabrication. Le musée de Parthenay possède la documentation photographique du travail préparatoire en plâtre, toujours en lieu et place dans l’ancienne faïencerie (aujourd’hui résidence privée). Cette première tentative constitue l’esquisse de la version définitive en céramique aujourd’hui installée au musée Bernard d’Agesci à Niort.

Reliquaire Reliquaire
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Reliquaire Ce reliquaire présente un décor complexe. Il est composé d’un corps central ajouré, de forme hexagonale, encadré de pilastres supportant des colonnes surmontées de chapiteaux. Les colonnes de couleur marron clair sont ornées de motifs différents de pâte sur pâte représentant des masques, des trophées, des rinceaux animaliers. La base de chaque colonne est posée sur un cul-de-lampe. L’ensemble repose sur un pied creux en forme de temple à colonnes géminées abritant un putto. Ce temple est lui-même soutenu par trois consoles en forme de volutes alternées avec trois petites façades de temple. Le piédouche est orné d’une frise d’arabesques brun sur fond crème et d’une frise perlée. La partie sommitale en forme de temple rond à six colonnes rectangulaires renferme un escalier en vis à la base duquel sont placées six portes de temple. Le dôme est ajouré et dentelé. Le corps et le dôme sont reliés par six appliques composites formées par des dragons vert clair allongés sur des rubans surmontés par des têtes d’hommes barbus et de femmes. Il porte sous le piédouche la signature « P. Jouneau 1889 ». Il a reçu la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1889. Cette oeuvre faisait partie de la collection de la famille Savin de Parthenay. La pièce a été restaurée. crédit photo : Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. Christian Rome Fiche de l'objet  
Plafond préparatoire en plâtre Plafond préparatoire en plâtre
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Plafond préparatoire en plâtre Installé au premier étage de la maison sise au 16, impasse de la Faïencerie, à Parthenay, ce plafond a servi de modèle préparatoire à la réalisation du plafond en faïence que Jouneau présenta à l’Exposition universelle. Il est resté sur place dans la pièce qui devait servir de vitrine pour la vente des objets. Ce plafond est en plâtre peint d’une couche monochrome de couleur blanc cassé. Il est en très bon état de conservation malgré la disparition d’une demi-douzaine de pinacles dont certains ont été remplacés par des pièces non décorées. Mention photo  
Statuette, détail du plafond Statuette, détail du plafond
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Statuette, détail du plafond Détail du plafond préparatoire en plâtre.
Une des huit sculptures organisées autour de la rosace du centre du plafond. La statuette figure un homme vêtu à la manière de la Renaissance.
Mention photo
 
Plafond de l'Exposition universelle de 1889 Plafond de l'Exposition universelle de 1889
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Plafond de l'Exposition universelle de 1889 De forme à peu près carrée, le plafond mesure environ trois mètres de côté. Il est constitué de trois types d’éléments principaux : des caissons carrés, des éléments de bordure et une coupole centrale hémisphérique... Collection du musée Bernard-d’Agesci – CAN, n° inv. 984.5.1 Fiche de l'objet  
Détail du plafond en céramique Détail du plafond en céramique
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Détail du plafond en céramique Détail du plafond en plâtre Collection du musée Bernard-d’Agesci – CAN, n° inv. 984.5.1 Fiche de l'objet  

Le plafond de l’Exposition fut également l’une des causes majeures de sa mésentente avec Henri Amirault. En effet, le bilan financier de l’Exposition universelle se révèle déficitaire, Jouneau a investi trop de temps et d’argent dans cette réalisation. Gravement compromis dans le retentissant scandale du canal de Panama, l’homme politique et ami Antonin Proust ne peut tenir sa promesse d’acquérir le plafond pour un des palais de la République. Profondément déçu, Prosper Jouneau regagne Parthenay. Suite à un premier procès, il doit alors seize mille francs à son associé Henri Amirault. Afin de se libérer de cette lourde dette, il accepte de lui abandonner tous les modèles, sans exception, se trouvant à la faïencerie, et surtout, il s’interdit le droit de fabriquer des faïences dans les Deux-Sèvres et les départements limitrophes.

Plafond de l'Exposition universelle de 1889 (détail) Plafond de l'Exposition universelle de 1889 (détail)
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Plafond de l'Exposition universelle de 1889 (détail) De forme à peu près carrée, le plafond mesure environ trois mètres de côté. Il est constitué de trois types d’éléments principaux : des caissons carrés, des éléments de bordure et une coupole centrale hémisphérique... Collection du musée Bernard-d’Agesci – CAN, n° inv. 984.5.1 Fiche de l'objet  

Le sacrifice est énorme et Jouneau ne tient pas tout à fait parole. Un deuxième procès s’ensuit. Les juges estiment finalement qu’il n’est pas envisageable de priver de son art un céramiste auquel son talent avait valu une incontestable notoriété. Il abandonne définitivement son atelier de la faïencerie et s’installe dans sa nouvelle maison où il construit un four chauffé au coke et se borne à la fabrication d’un petit nombre de pièces. Afin de prouver qu’il est capable de produire autre chose que des œuvres académiques et néo-Renaissance, Prosper Jouneau envoie de nouvelles pièces en 1900 à Paris. Malgré sa médaille d'argent, il est loin de renouer avec l’engouement critique dont il a été l’objet précédemment.

Amer, il quitte définitivement Parthenay en 1902 pour une nouvelle vie qui allait lui permettre de récréer une faïencerie à Montpellier. Malheureusement, aucune œuvre de cette période méridionale n’a, pour le moment, été identifiée.

+ sur le plafond en céramique