Avant-propos

Le musée Dupuy-Mestreau fait partie de ces maisons de collectionneurs où l'œil est attiré par tout, où la curiosité est piquée à chaque pas. Les objets rassemblés par Abel Mestreau dans son magnifique hôtel particulier constituent en effet une collection hétéroclite et bigarrée, allant du XVIIe au XIXe siècle, et touchant aux arts décoratifs et populaires. Sa maison est ainsi transformée en musée, ouvert au public en 1920. Les objets sont présentés de manière accumulative, dans la tradition des cabinets de curiosité. Chaque salle est alors dédiée à une reconstitution d'époque ou à des séries d'objets de même nature. On y trouve des costumes, des gravures, des boiseries, des bijoux, des livres, des tableaux… et de la faïence.
C'est à cette collection de faïences que Lucile et Jacques Guérit s'intéressent dans le cadre de leurs recherches sur les faïenceries saintaises. Enseignants saintais à la retraite, ils se lancent voici quelques années avec enthousiasme dans l'étude des arts du feu, notamment de la céramique en France aux XVIIIe et XIXe siècles. Visiteurs fidèles du musée Dupuy-Mestreau, ils sont interpellés par sa collection de faïences, dont un certain nombre a été attribué aux ateliers saintais par Charles Dangibeaud. Ce dernier, président de la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis et conservateur du musée de Saintes, entre autres, à la fin du XIXe siècle, s'était déjà intéressé au sujet dans différents articles de la Revue de Saintonge et d'Aunis, et avait précisé la provenance des faïences d'Abel Mestreau.
Plus de cent ans plus tard, Lucile et Jacques Guérit ont poursuivi cette étude, publiée dans « Les faïenceries saintaises aux XVIIIe et XIXe siècles », ouvrage édité par les musées de Saintes en 2011.
Cette exposition virtuelle est une synthèse de leurs recherches, illustrée par les pièces du musée Dupuy-Mestreau.

Séverine Bompays, directrice des musées de Saintes

Vue de la façade du musée Dupuy-Mestreau à Saintes.
Voir la fiche de l'objet (nouvel onglet)