L'Imagerie artistique de la maison Quantin

Introduction à une collection

La chromotypographie

L'attention portée par l'éditeur-imprimeur parisien à la qualité technique des images qu'il produit devient un argument de vente qu'il décline dans les Bulletins de la Maison Quantin. Se félicitant de « donner des illustrations en couleurs véritablement artistiques », il donne à lire les opinions — naturellement favorables — de la presse sur ses publications pour la jeunesse : le Gutenberg-Journal souligne ainsi « combien éclate, dans ces aquarelles, la supériorité de la chromotypographie, pimpante et légère, sur la chromolithographie, plus lourde et plus empâtée, laquelle donne rarement ces nuances bien fraîches et bien nettes ! ».

La réussite de la gravure en couleur va jusqu'à être investie d'une valeur nationale par le journal République française qui loue « l'effort de ce brave et intelligent imprimeur pour arracher à l'Allemagne le privilège des impressions en couleurs » et constate que « nous pouvons produire aussi bon marché que nos voisins, et nous produisons mieux, c'est-à-dire des illustrations mieux distribuées dans le texte, d'un dessin plus juste, d'une coloration plus gaie, d'un sentiment moins pédant ».

L'utilisation de la chromotypographie non seulement répond aux préoccupations techniques et économiques de la Maison Quantin mais réalise parfaitement les attentes esthétiques que l'éditeur place en son imagerie.

Illustration issue du "Condamné à mort"Illustration issue de "Zidore l'invisible"