Rêves d'Orients




L'orientalisme arrive à un moment où le public, un peu lassé des héros antiques
et de la mythologie gréco-latine, découvre subitement des terres inondées de soleil, étranges et colorées qui sont une invitation au voyage.

Les acheteurs sont de riches bourgeois industriels, armateurs ou financiers comme le 19e siècle en a produit beaucoup. Ils écoutent avec passion les récits des explorateurs, dévorent les romans d'aventures, les poèmes de Victor Hugo, lord Byron ou Goethe.

Ils appartiennent à une société où travail et devoir sont les principales vertus
et où la seule vue d'une bottine de femme suffit à affoler la libido.

Les orientalistes vont leur fournir la possibilité de rêver devant des images de minarets, de casbahs, de souks, de déserts, de smalahs, d'oasis, de sultanes et d'esclaves
sans quitter le confort de leurs salons feutrés.

C'est l'exotisme à portée de regard qui satisfaisait le goût (inavoué) de cette société pour la violence, la fête, l'érotisme et la seule évasion possible face aux poids
des conventions et au puritanisme bourgeois.

 
© Alienor.org, Conseil des musées