Retour sur une exposition
L'Homme a mis plusieurs siècles avant de comprendre le phénomène migratoire, ce mouvement naturel provoqué par les alternances climatiques et la raréfaction de la nourriture. Il s'agit d'un périple qui, de manière régulière, à une saison ou un moment précis de l'année, suit un itinéraire bien établi vers une destination familière avec un objectif clair. L'image classique de la migration est le voyage des oiseaux à l'automne et au printemps.
Si le terme migration fait aujourd'hui directement référence aux oiseaux dans la conscience collective, le phénomène ne se limite pas exclusivement à ceux-ci. Il s'applique également aux mouvements saisonniers des insectes, des poissons ou des mammifères ou encore aux changements géographiques de la flore.
Il existe de nombreux types de migration, y compris les déplacements : du nord au sud, d'est en ouest, de la terre à l'océan, du haut au bas des montagnes, à l'intérieur de colonnes d'eau des mers et des lacs. Les membres de la même espèce peuvent suivre des routes variées. Et dans certaines migrations, un seul sexe ou une partie de la population d'une espèce sont impliqués.
Si les déplacements saisonniers de certaines espèces d'oiseaux ont, depuis la plus Haute Antiquité, intrigué les observateurs et retenu leur attention – des auteurs anciens comme Homère, Aristote, Pline l'Ancien les évoquent – il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que soit admis, à la suite des observations des voyageurs naturalistes, le principe des migrations lointaines, jusque-là contesté (au XVIe siècle, les savants comme Olaus Magnus développent encore la thèse selon laquelle les hirondelles s'enterrent dans la vase pour hiberner). L'invention de la technique du baguage (marquage avec bague ou anneau) au XIXe siècle permet de mieux comprendre la migration, dont certains aspects demeurent encore aujourd'hui méconnus.
Hirondelles et martinets sont en danger, c'est à cause :
des insecticides, de la chasse, des électrocutions ou des modifications des maisons ?
La réponse ici
Les insecticides et la modification des bâtiments les empêchent de se nourrir et de nicher.
L'hirondelle est sans doute l'oiseau qui a fait le premier prendre conscience à l'homme de l'incroyable phénomène de la migration.
À la mauvaise saison, cet oiseau de 20 grammes ressent la nécessité de parcourir plus de 10 000 km à vol battu.
Mais il y encore 200 ans, les naturalistes pensaient que l'hirondelle hibernait dans la vase ! 350 av. J.-C., Aristote tenait déjà ces propos et c'est ainsi que pendant des siècles, les scientifiques crurent les hirondelles capables de passer la période hivernale sous l'eau ou dans la vase.
Vers 1780, Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, est un des premiers à remettre en cause ces théories et à avancer que les hirondelles passent l'hiver dans des contrées moins froides, qui leur offrent des insectes en abondance.
L'hirondelle de fenêtre© 2014, Alienor.org, Conseil des musées