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Eugène Cordier, photographe à Parthenay

Le fonds photographique du musée de Parthenay

Le musée municipal de Parthenay dispose d’un bel ensemble iconographique concernant les 19e et 20e siècles : estampes, plans, dessins, carte postales et photographies… Parmi ces documents, le fonds photographique occupe une place particulièrement importante. Il se compose de tirages papier, d’épreuves stéréoscopiques et de photographies sur plaques de verre.

De nombreux photographes locaux, professionnels ou amateurs, y ont été recensés. En 1861, monsieur Bruère, photographe itinérant, est le premier connu. Monsieur Bourgoin, photographe de Niort, vient tous les mercredis à Parthenay en 1862 pour y faire des portraits. Mais c’est monsieur Lasbareilles qui est le premier à s’installer sur Parthenay.
À la fin du XIXe siècle plusieurs photographes professionnels s'installent à Parthenay et ouvrent leur boutique en centre ville. Il s'agit là de prises de vue statiques et associées souvent à des évènements de la vie des personnes qui se font faire le portrait. Ils parcourent aussi la campagne à l'occasion de mariages.

Dans les collections du musée on conserve des témoignages de ces studios de photographes mais aussi de peintres décorateurs : Martial Rabourdin (installé au 36, rue Bel-Ange), P. Rivière (avenue de la gare),  Auguste Cerceau ou Alphonse Châtelier (2 faubourg du Bourg-Belay).
Mais il existe d'autres photographes parthenaisiens, cette fois-ci des amateurs qui découvrent cette nouvelle expression d'art. On trouve des noms comme, Jacques Guyonnaud, Ferdinand Russeil, Henry Thomas, Paul Coutant, Paul Eymer ou Eugène Cordier. Ce dernier se trouve entre ces deux mondes. Il va éditer des cartes postales, vendre des produits pour la réalisation des photos dans sa pharmacie, mais réalisera dans le privé de nombreuses prises de vue. Il  sera certainement le plus prolifique d'entre eux.

La collection Cordier

La collection de photographies d’Eugène Cordier représente une partie très importante du fonds photographique du musée. Représentant plus de 2 000 documents dont une majorité de plaques de verre au gélatino-bromure d’argent, cette collection a été constituée grâce à trois acquisitions successives en 1987, 1988 et 1994.
En 1987, un lot de cartes postales éditées par Eugène Cordier a été acquis auprès de monsieur Tricoire.

Le fonds le plus notable est le don fait en 1988 par les petits enfants d’Eugène Cordier, Marie-Luce Insergueix et Pierre-Yves Cordier. Il représente plus d’un tiers de cette collection avec 740 plaques.
La même année, un achat auprès de Pierre Poignant est venu compléter ce fonds de 362 nouvelles plaques. Pierre Poignant est le fils de Maurice Poignat, ancien conservateur honoraire du musée de Parthenay, qui avait regroupé une collection significative de plusieurs photographes parthenaisiens dont Eugène Cordier.

Eugène Cordier

Eugène Cordier, né à Paris le 5 septembre 1862 et décédé à Parthenay en 1927, était pharmacien et photographe. Il aura de son union avec Suzanne Rainaud (1862-1952) trois enfants : Robert (1890-1975), Denise (1893-1900) et Yves (1907-1989). Ce dernier prendra la suite professionnelle de son père et aura deux enfants à son tour, Marie-Luce et Jean-Yves.

Eugène Cordier est arrivé à Parthenay en tant que pharmacien en 1888. Il s'installe avec sa femme dans sa première officine, rue Louis Aguillon. Ils déménagent en 1910 dans l'ancienne maison d'Henri Amirault, à l'angle de la rue Pierre Mendès France et de la rue du Bourg-Belais.
Parallèlement à son métier de pharmacien, il exerçait l'art de la photographie. À ce titre, il vendait au sein de sa pharmacie du matériel photographique ainsi que des cartes postales qu'il éditait lui-même.

Les photographies d’Eugène Cordier

La collection de photographie d’Eugène Cordier recouvre un répertoire iconographique très riche et d’une qualité artistique tout à fait remarquable. On y retrouve des thématiques très variées comme des portraits ou photos de familles, des évènements de la vie quotidienne comme des mariages ou des communions, des paysages ou des monuments, des scènes de la vie quotidienne, des évènements sportifs ou culturels, etc. Il a également réalisé quelques autoportraits, notamment dans le cadre de son officine.

Ses clichés témoignent d'un réel talent artistique par la diversité des thèmes, le cadrage, certaines mises en scène, etc., ainsi que d'une grande qualité technique concernant les nouveaux procédés photographiques. Ses photographies demeurent aujourd'hui encore pleines de vie et d'émotion.

 

Générique

Responsable scienifique : Maria CAVAILLÈS, conservatrice du musée Georges Turpin de Parthenay

Réalisation : Pierre-Emmanuel LAURENT, CMPC

Bibliographie

Nathalie Louis et Stéphanie Thomas, Cent vues, sans paroles, catalogue d'exposition, musée de Parthenay, 2003.

Stéphanie Thomas, Les photographies sur plaques de verre au g&eacu"/publicatte;latino-bromure d'argent... ...un patrimoine fragile, dossier Internet, musée de Parthenay-CMPC, 2000.

Stéphanie Thomas, les photographies sur plaque de verres, exposition virtuelle, musée de Parthenay, 2003