ageroman.org : parcours en Deux-Sèvres
Sommaire
 
Vue d'ensemble de l'abbatiale de Saint-Jouin-de-Marnes Longitude : -0.05239
Latitude : 46.88167
Localiser sur la carte Fichier pour GPS
 

Saint-Jouin-de-Marnes

L'abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes a été fondée au IVe siècle par l'ermite Jovinus. Le lieu s'appelait Ension et devint Saint-Jouin-de-Marnes au Xe siècle en souvenir du fondateur de l'abbaye. C'est une des plus anciennes et des plus grandes abbayes du Poitou. C'est également l'une des constructions les plus abouties. Bâtie aux XIe et XIIe siècles, l'église se compose d'une nefVue de la nef à collatérauxUn des collatéraux longue de dix travées, d'un transept et d'un chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. Ce plan est caractéristique des édifices romans de la région où les architectes résolvent le problème de la stabilité de l'édifice en épaulant la voûte centrale de la nef par les voûtes des collatéraux.

Le chœur et une grande partie de la nef ont reçu des voûtes gothiques au XIIIe siècle. L'édifice a subi des restaurations conséquentes à la fin du XIXe et au début du XXe siècle

C'est l'extérieur de l'édifice qui retiendra notre attention.

Juché sur un promontoire, le chevet présente une superposition impressionnante des volumes. Les arcs-boutants, les chapelles rayonnantes, le déambulatoire avec sa couronne de modillons sculptés et l'abside sont dominés par le clocher carré à deux étages percés de baies géminées. Le massif transept a été surélevé et fortifiéVue extérieure du transept fortifié à la fin du Moyen Âge.

La façade occidentale est un des exemples les plus parfaits de l'art roman en Poitou. Annonçant le plan intérieur, des contreforts simples au rez-de-chaussée et jumelés à l'étage font ressortir le jeu des ouvertures. Aux extrémités de la façade, des faisceaux de colonnes à chapiteaux richement sculptés supportent deux clochetons au toit en écailles. Les surfaces planes au bel appareillage décoratif carré, en losanges, en chevrons, en écailles alternent harmonieusement avec les surfaces sculptées.

Le programme iconographique se déploie avec un souci de clarté, d'équilibre et de lisibilité étonnant. Le thème est le Jugement dernier. Les hommes sont évoqués dans la partie inférieure, puis on monte avec les intercesseurs jusqu'au Christ rédempteur. Tout se concentre pour s'élever jusqu'à Lui.

Une sculpture romane à la thématique similaire conservée au musée Sainte-Croix de Poitiers


Une sculpture romane à la thématique similaire conservée au musée Sainte-Croix de Poitiers.

Les voussures du portail sont ornées de feuillages, d'animaux stylisés, de scènes des travaux des mois Détails sur les voussures dont certaines sont très mutilées : janvier, un personnage est assis entre deux portes représentant l'année qui se clôt et celle qui commence ; février, un homme se chauffe auprès du feu ; mars, c'est la taille de la vigne ; octobre, on entonne le vin ; novembre, c'est l'abattage du porc ; décembre, le festin.

De part et d'autre de la grande fenêtre, trois statues représentent de bas en haut : un angeUn ange (hypothèse), un personnage tenant un livreSaint Jean (saint Jouin ?), une annonciationUne annonciation à droite ; saint Paulstatue figurant saint Paul, une épée à la main, saint JeanStatue figurant saint Jean et l'ÉgliseStatue figurant l'Église à gauche.

Au sommet des colonnes jumelées se trouvent deux hauts-reliefs. à droite, Samson domptant le lion qu'il chevauche en lui ouvrant la gueule grâce à sa force, symbole de la victoire du bien sur le mal. à gauche, un cavalierBas relief figurant un cavalier, thème propre à la région Poitou-Charentes dont la signification a donné lieu à de nombreuses interprétations : Constantin, Charlemagne, seigneur local ou réplique en pierre de la statue équestre en bronze (autrefois doré) de Marc-Aurèle au Capitole à Rome.

Au-dessus des fenêtres latérales figurent deux paysansDeux paysans et les symboles des évangélistes : l'ange de MathieuL'Ange, le lion de Marc, l'aigle de JeanL'Aigle et le taureau de Luc. Les deux paysans sont flanqués à leur droite de la Luxure aux seins dévorés par des serpentsévocation de la luxure.

Enfin, au fronton, une composition magistrale évoque le Jugement dernier. Le Christ en majesté adossé à la croix est entouré d'anges sonnant trompette. Il a les mains ouvertes en signe d'accueil. Au pied de la croix prennent place deux pèlerins agenouillés et la Vierge médiatrice. En dessous, en une magnifique frise, deux cortèges de paysans, de moines et de seigneurs s'avancent vers la Vierge implorant son intercessionLa Vierge et le cortège (détail). C'est une vision paisible du Jugement dernier qui n'a rien à voir avec les versions redoutables où sont représentés les élus et les damnés.

Dans la scène de l'Annonciation, la Vierge, surprise par la visite de l'ange, laisse glisser sa quenouille de sa main droite. La frise du cortège des élus est animée et pittoresque. Ils avancent d'un pas décidé vers la Vierge, quelques-uns se retournent vers leurs compagnons qui, étonnés, lèvent les bras.

église de Saint-Jouin-de-MarnesNotre-Dame de Poitiers

Cette façade et son programme ne sont pas sans faire penser à Notre-Dame-la-Grande de Poitiers.

 
 
 
Chevet de Saint-Jouin-de-MarnesLégende Vue du chevet : ...massif arcs boutants, chapelles rayonnantes, déambulatoire avec sa couronne de modillons sculptés, abside plus élevée...
Cliquez pour accéder au cartel
Façade de Saint-Jouin-de-MarnesLégende La façade : voussures aux motifs végétaux, animaliers et fronton évoquant le jugement dernier.
Cliquez pour accéder au cartel
Façade de Saint-Jouin-de-Marnes, vue de biaisLégende Façade, vue de biais, ...des contreforts simples au rez-de-chaussée et jumelés à l'étage font ressortir le jeu des fenêtres et du portail. Aux extrémités des faisceaux de colonnes à chapiteaux richement sculptés supportent deux clochetons au toit d'écaille. Alternent avec harmonie, surfaces planes au bel appareillage décoratif carré, en losange, en chevrons en écaille et surfaces sculptées...
Cliquez pour accéder au cartel
erelégende... Au dessus des deux fenêtres latérales deux paysans et les symboles des évangélistes (l'ange de Mathieu , le lion de Marc, l'aigle de Jean , le taureau de Luc) ; à droite les deux paysans sont flanqués à leur droite de la Luxure aux seins dévorés par des serpents...
Cliquez pour accéder au cartel
Christ en majestélégende... Enfin au fronton une composition magistrale évoque le jugement dernier. Au centre, le Christ en majesté adossé à la croix est entouré d'anges sonnant trompette. Il a les mains ouvertes en signe d'accueil. Au pied de la croix deux pèlerins agenouillés et la Vierge médiatrice. En dessous en une magnifique frise deux cortèges de paysans, de moines et de seigneurs s'avancent vers la Vierge implorant son intercession...
Cliquez pour accéder au cartel