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Vue de la chapelle Saint Georges depuis son chevet Longitude : -0.44492
Latitude : 46.98545
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Chapelle castrale Saint-Georges d'Agenton-les-Vallées

Les études récentes menées sur les petites villes du Haut-Poitou de l'Antiquité au Moyen Âge tendent à prouver qu'elles se sont développées à l'intérieur de l'enceinte d'un castrum.
C'est le cas d'Argenton-Château (aujourd'hui commune d'Argenton-les-Vallées) situé sur un promontoire à la confluence de l'Ouère et de l'Argenton.

 

La chapelle castrale Saint-Georges, bien que restaurée à la fin du XVe siècle quand Philippe de Commines, le rédacteur des mémoires des règnes de Louis XI et Charles VIII, était seigneur du lieu a gardé son chœur roman. La voûte de l'abside a reçu une peinture murale à fresque représentant un Christ en gloire accompagné, de part et d'autre, par les symboles des quatre évangélistes : l'ange de Matthieu, le lion de Marc, l'aigle de Jean et le taureau de Luc.

réproduction de la fresque de Notre-Dame-la-Grande

Reproduction de la fresque de
Notre-Dame-la-Grande
de Poitiers

Cette image a été fixée par les ivoires et les manuscrits carolingiens au IXe siècle. On la retrouve couramment dans les peintures murales romanes notamment à Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, dans les manuscrits, sur les plaques émaillées de Limoges.

 

Peu connue du grand public, cette fresque monumentale mérite que l'on y prête attention. Dans une mandorle, le Christ, assis sur un trône circulaire, fait de sa main droite le geste de la bénédiction et tient dans sa main gauche un livre. Il est vêtu d'une tunique verte et d'un large manteau rouge. Sous les drapés, on devine aisément les volumes du corps soulignés par des plis emboîtés en V. Les détails sont soignés. Il faut remarquer la finesse et l'élégance des doigts. Sur le livreLe livre sur lequel on distingue l'alpha et l'oméga, on distingue encore l'alpha « ɑ » et l'oméga « ω » première et dernière lettres de l'alphabet grec, symboles de l'éternité du Christ. Le fond de la mandorle, à l'origine bleu (on en voit des traces intenses sous la manche droite du manteau rouge du Christ), était parsemé de quatre feuillesMotif sur le trône du Christ ; les pieds nus du Christ reposent sur un tapisDétail des pieds du Christ sur un tapis (oriental ?) fleuri.

Notez la composition pyramidale des volumes s'amenuisant jusqu'à la figure du Christ. Cela engendre une disproportion entre le tronc et le visage très allongés et le reste du corps, accentuant l'effet monumental de la composition.

Les symboles des évangélistes, pleins de fougue, semblent flotter sur les bandes rouges, bleues et vertes qui ornent le fond de la fresque.

La datation de l'œuvre est incertaine, entre le milieu du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle. Cependant, le style des inscriptions, des rapprochements avec un émail du musée de Cluny et, surtout, des similitudes avec le grand vitrail de la Crucifixion de la cathédrale de Poitiers, daté très précisément par la présence de ses donateurs, pourraient permettre de l'attribuer aux années 1160-1170.

Remarquez le faux appareillage peintFaux appareillage peint qui date de la même époque.